Nous quittons Maurice et Sylvie avec regrets mais ils doivent bientôt prendre le bateau du retour. De notre côté, nous devons retrouver Marc et Marie -autres camarades du bateau- à Ushuaia. Et puis, Jean-Philippe arrive de France le 23 janvier!

Nous mettons les gaz -c'est à dire 100km/h- vers l'extrême sud par la côtière. La prochaine étape est le parc de Monte Leon. Cet endroit est un véritable petit bijou. Aussi bien du point de vue de sa faune que de ses paysages! C'est désertique mais la côte est très déchiquetée et forme des falaises impressionnantes. La pierre qui les compose est extrêmement tendre et renferme une quantité impressionnante de coquillages variés. Les filles s'amusent à les briser pour recueillir ces petits trésors. Nous observons des colonies de cormorans et autres oiseaux marins; de pingouins (après une heure de marche au milieu d'un désert traversé par des pumas...). Les petits pingouineaux ont grandi depuis ceux vus à Valdès et on peut les admirer de très près! Les panneaux explicatifs sont très bien faits et malgré le vent violent, nous passons un très bon moment à les observer. Les lions de mer sont loin et il faut s'accrocher pour les distinguer. Par contre, le piton rocheux sur lequel ils se trouvent est magnifique. Nous avons fait une balade sur la plage à marée basse : il y a encore une fois des galets magnifiques! La grotte figurant dans tous les guides s'est écroulée. L'accès au parc est gratuit par contre il est normalement interdit d'y bivouaquer et les tarifs du camping installé sur le parc sont prohibitifs! C'est vraiment agaçant ces concessions accordés au privé sur le territoire des parcs nationaux. Nous avons eu des échos de voyageurs mal reçus par les gardes parcs exigeant qu'ils dorment au camping... Nous sommes un peu en alerte en nous installant pour dormir mais il est trop tard pour chercher ailleurs et nous sommes vraiment trop bien dans ces lieux face à la mer! Finalement nous y passons la nuit sans souci!

Nous continuons toujours plus au sud mais nous nous arrêtons à Rio Gallegos pour faire la vidange de la voiture. Ben oui! Il faut s'en occuper de temps en temps de Norbert! C'est difficile de trouver un endroit pour dormir. Les abords de la ville sont particulièrement glauques et peu engageants. Les campings sont invisibles ou fermés. Nous avons fini dans une station service en mangeant des panchos (hot dog local) répugnants. Yan s'occupe de la voiture pendant que je me balade avec Leia dans le centre ville. Nous passons un bon moment toutes les deux. Nous en profitons également pour faire un plein de courses: les régions australes sont réputées pour être très touristiques et chères (tous les argentins nous ont prévenu).

Nous repartons et passons une première frontière. La géographie locale est un peu compliquée. Il faut d'abord savoir que la Terre de feu est une île. L'argentine et le Chili se la partagent. Pour accéder à Ushuaia -la ville la plus australe de l'Argentine- il faut donc traverser deux frontières: d'abord la chilienne puis de nouveau l'argentine. Nous entrons donc d'abord au Chili. Les formalités douanières sont très longues. Chiliens et argentins subissent les mêmes que les nôtres même s'ils passent ces frontières très régulièrement. Le contrôle sanitaire est inexistant: nous avons de la chance car nous avions caché des produits frais. Il nous faut ensuite prendre un bac afin de traverser le détroit de Magellan et accéder à la Terre de feu. Nous avons vraiment l'impression d'aller au bout du monde. Les pistes sont mauvaises et il pleut ce qui n'arrange rien. Nous passons une nuit dans la partie chilienne au milieu de la pampa et sous un vent violent. Bienvenus en Terre de feu ! Le lendemain, nous entrons de nouveau en Argentine pour faire les derniers km nous séparant d'Ushuaia. Nous nous arrêtons d'abord à Rio Grande pour manger dans un boui boui où nous faisons le bonheur du patron en lui donnant toutes les pièces étrangères que nous trainons dans la voiture, y compris marocaines! Nous faisons une pause également à Tolhuin à la « Panaderia de la union »... C'est un lieu atypique: le patron s'est fait photographié avec différentes stars, notamment des bimbos locales.... Les clients passent au milieu de quelques perroquets et toucans en cage. On profite des beignets et churros qui ne sont pas mauvais...

Les paysages autour du lac Fagnano aux abords de Tolhuin sont splendides mais nous avons hâte d'arriver à Ushuaia et nous ne nous arrêtons pas. Quand arrivons-nous au bout du monde? Les filles s'impatientent dans la voiture. Nous avons tous hâte d'atteindre ce lieu mythique et de retrouver nos amis.

Finalement, nous trouvons le camping « La pista del andino ». Marc et Marie sont là: on peut enfin se poser! Ils sont en pleine forme et nous nous racontons nos péripéties respectives depuis le départ de Buenos Aires. Leur bus est spacieux et du coup, nous pouvons discuter au chaud autour d'une table: le luxe! Nous profitons des amis, du camping et du bus pendant deux jours au cours desquels: nous apprenons à Marie à faire des bracelets brésiliens; nous mangeons des petits plats comme des crêpes au sarrazin (presqu'aussi bonnes que celles d'Alan); nous profitons de la belle vue sur Ushuaia et le canal de Beagle; nous jouons à pic pirate et... nous attendons impatiemment JP. Leia a fait un calendrier du mois de janvier et compte les jours avant son arrivée...

Le camping est le rendez vous des routards : on y voit une sacré galerie de voitures atypiques. La notre fait pâle figure parmi les camions aménagés et autres engins pharaoniques. Nous n'y restons que 2 nuits car les prix, même s'ils ne sont pas plus chers qu'ailleurs dans cette ville, sont trop élevés pour nous. Avant de rejoindre le camping municipal....gratuit mais sans eau et avec des toilettes plus que médiocres, nous faisons une balade pour voir le glacier Martial. La montée est raide mais nous avons là haut une très belle vue sur la ville et le canal. Les filles sont contentes de jouer à la neige et surtout de redescendre en télésiège! Il ne fait vraiment pas chaud mais ce n'est pas grave: demain, JP arrive !

Vidéo : Les pingouins

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